~28 octobre 2023 : « Nommer les plantes, c’est les voir ! Comment la botanique peut réconcilier Homo urbanus avec la nature », conférence par le Professeur John De Vos

« Nommer les plantes, par l’initiation à la botanique, permet de les voir. Ce constat simple, et sa mise en application permet de réaliser la diversité et la richesse de la nature qui nous environne, que ce soit en milieu sauvage ou en milieu urbain (les herbes folles). Ainsi, connaître le nom des plantes peut transformer une simple promenade en une expérience d’émerveillement face à leur complexité et leur beauté. Le promeneur peut facilement faire ce constat en se promenant dans l’arrière-pays montpelliérain au pied du Pic St-Loup, dont la garrigue est particulièrement riche. Ainsi, les citadins que nous sommes presque tous devenus peuvent prendre mieux conscience de la nature qui nous environne au cours de nos promenade, et aussi mieux comprendre les enjeux de préservation de l’environnement et s’en sentir responsable. » Professeur John De Vos, Faculté de Médecine – Université de Montpellier

photo de John De Vos

Pour aller explorer les garrigues, John De Vos vous conseille :

Philippe Martin, Collectif les Ecologistes de l’Euzière, 2015. La Nature Méditerranéenne en France. Collection « Les guides du naturaliste ». Delachaux et Niestlé.

~13 janvier 2024 : « Végétalisation des villes et santé humaine, animale et végétale » conférence par Florence Fournet et Colombine Bartholomée

Actuellement, plus de 56% de la population mondiale vit en ville, et ce phénomène n’est pas destiné à s’arrêter. Afin de faire aux défis environnementaux et sanitaires liés à l’urbanisation, la végétalisation des villes apparaît comme une solution. Celle-ci offre de nombreux bénéfices pour les écosystèmes urbains, comme l’augmentation de la biodiversité et l’amélioration de la santé humaine. Cependant, certains exemples dans la littérature, montrent que la végétation urbaine pourrait favoriser l’émergence et la propagation de maladies vectorielles. Afin d’étudier ce phénomène, et plus précisément le lien entre végétation urbaine et le risque associé au moustique tigre, des relevés entomologiques ont été réalisés en 2023 à Montpellier, y compris au Jardin des Plantes. Ces premiers résultats, qui doivent être consolidés, tendent à montrer qu’à Montpellier l’abondance du moustique tigre en zones végétalisées serait plus élevée que dans les espaces minéralisés.

Florence Fournet est directrice de recherche IRD, et Colombine Bartholomée est doctorante à l’UMR MIGEVEC

Pour en savoir plus, des lectures (en français) :

– Bolon, I., Cantoreggi, N., Simos, J., & Ruiz De Castañeda, R. (2019). Espaces verts et forêts en ville : Bénéfices et risques pour la santé humaine selon l’approche « Une seule santé » (One Health): Santé Publique, S1(HS1), 173‑186. https://doi.org/10.3917/spub.190.0173

– Bourdeau-Lepage, L. (2019). De l’intérêt pour la nature en ville : Cadre de vie, santé et aménagement urbain. Revue d’Économie Régionale & Urbaine, Décembre(5), 893‑911. https://doi.org/10.3917/reru.195.0893

– Deschamps, A. (2020). L’appropriation par les habitants des dispositifs de végétalisation urbaine participative à Lyon : Quelles inégalités socio-spatiales ? Développement durable et territoires, Vol. 11, n°3. https://doi.org/10.4000/developpementdurable.18012

– Mestayer P., G., & Brunet, Y. (2015). Impact de la végétation urbaine sur la qualité de l’air. Innovations Agronomiques 45, 35-45. https://doi.org/10.15454/1.4622651014844446E12

– Selmi, W., Weber, C., & Mehdi, L. (2013). Multifonctionnalité des espaces végétalisés urbains. VertigO, Volume 13 Numéro 2. https://doi.org/10.4000/vertigo.14133

photos de Colombine Bartholomée

~25 novembre 2023 : « la vie cachée de nos garrigues », conférence de Dr. Didier Basset

Il fait bon à l’amateur de Nature se promener dans la garrigue. Il y voit des plantes adaptées au soleil et à la sécheresse, succulentes et épineuses et combien odorantes. Il y voit aussi de multiples insectes volants de fleurs en fleurs. Mais, un regard plus attentif lui offrira bien d’autres surprises et merveilleuses découvertes. Ainsi, tout est lié, plantes et insectes ne font qu’un et participent à la fameuse biodiversité. Pollinisations, parasitismes, stratégies de protections des larves et des adultes, si ces phénomènes ne sont pas visibles directement, ils laissent des indices précieux qui aident à les comprendre, à les nommer. Tout un chacun avec un minimum de curiosité peut appréhender ainsi ce monde à la fois impitoyable et merveilleux. A consommer sans modération…

Photo Dr. Didier Basset

~ 17 juin 2023 : « Francis Ponge, en quelques plantes de son jardin », conférence de Jacques Laurans

Nous avons eu le plaisir d’accueillir le 17 juin 2023, pour la dernière conférence de l’année, Jacques Laurans , poète et écrivain montpelliérain, qui est intervenu sur le thème : « Francis Ponge, en quelques plantes de son jardin ».

La conférence a consisté en un exposé général de l’œuvre de Francis Ponge, natif de Montpellier, à travers sa matière et son objet, avec notamment cet élément de base identifié comme « anti-poétique », mais qui ne s’oppose pas cependant à la poésie elle-même, et renvoie à une distinction essentielle sur la forme du langage et son mode d’expression singulier.
La réflexion a porté sur le travail du poète, qui par son approche et son développement, peut se rapprocher de la vocation d’un « Jardin des Plantes » : entre recherche et création ; entre étude et agrément.
Enfin, quelques exemples extraits de l’œuvre de Francis Ponge, à travers un choix de plantes et de végétaux appartenant à notre environnement naturel et à notre culture dans le paysage méditerranéen ont permis d’entrer dans l’œuvre proprement dite.

La conférence remarquable, par la qualité de son travail et son expression, a passionné et conquis l’auditoire. Nous remercions Jacques Laurans qui nous a permis de découvrir ou de revisiter cette œuvre si originale et stimulante. Il nous a ouvert des portes sans les refermer, nous invitant à lire et relire Francis Ponge avec un plaisir renouvelé.

Jacques Laurans, poéte et écrivain, a longtemps animé des ateliers d’écriture. Il est également critique et auteur de nombreux récits et essais. Son dernier recueil de poésie « D’un chemin perdu » est paru au printemps 2023 – éditions Domens.

Bibliographie non exhaustive :

Romans, Nouvelles, Récits :

Brune à l’encre rouge, éd. Le temps qu’il fait, 2018 (roman).

Sur la route d’un roman noir, éd.Envol, 2004 (roman).

L’Avant-Dernier jour, éd. Farrago, 2003 (roman).

Dans la salle obscure, éd. du Seuil, 1997 (récit).

La Beauté du geste, éd. Le temps qu’il fait, 1984, éd. POL, 1991 (roman).

La Bibliothécaire blonde, éd. Le temps qu’il fait, 1987 (nouvelles).

Poésie :

D’un chemin perdu, éd. Domens, 2023.

L’Image d’un autre monde, éd. Voix d’encre, 2016.

Ballades, éd. POL, 1989, rééd. POL 2010.

Essais :

Prose des sables, éd. Fourbis, 1995, 2016.

Père éternel, éd. Hermann, 2013.

La Beauté du geste, éd. POL, 2010.

L’Ombre pensive de Franz Kafka, éd. Théétète, 2001.

L’Habitation d’un poète : lectures de Joseph Delteil, illustrations Patrick Loste, éd. Atelier du gué, 1995.

Livres d’artiste, beaux-arts

Frère de ce monde, illustrations Martin Lafon, éd. Rivières, 2014 (livre d’artiste).

Pierre Soulages, trois lumièresL’interprétation du noir – Le calme après la tempête, éd. Verdier, 2009 (beaux arts).

Pierre Soulages, trois lumières, éd. Farrago, 1999 (beaux arts).

~ 3-10 juin 2023 : « Padoue x Montpellier – à l’Origine des Jardins Botaniques », l’exposition

L’association des Amis du Jardin des Plantes de Montpellier se félicite d’avoir pu organiser sa première action de rayonnement international autour du Jardin Botanique de Padoue.
Jardin remarquable créé en 1545, le Jardin Botanique de Padoue a servi de modèle à tous les jardins botaniques et reste une source d’inspiration. Inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco en 1997, il est en constante évolution. La création de serres dédiées à la biodiversité en 2013 renforce les activités scientifiques, éducatives, et de sensibilisation sur les relations entre la nature et l’homme. Le Musée Botanique vient d’ouvrir ses portes.
Nous avons souhaité partager avec le plus grand nombre l’histoire de ce merveilleux jardin, parallèlement à celui du Jardin des Plantes de Montpellier, au travers d’une exposition. Six thèmes sont abordés :

  • l’histoire de la création des universités de Padoue et Montpellier, toutes deux fondées en 1220 ;
    l’évolution des pratiques de l’enseignement et de l’étude de la médecine du Moyen-Âge à la Renaissance ;
  • la création des Jardins Botaniques : Padoue, Montpellier issue de volontés tant scientifique que politique à l’aube de la Renaissance ;
  • la reconnaissance patrimoniale du Jardin Botanique de Padoue avec sa labellisation en tant que patrimoine mondial de l’Unesco ;
  • la restauration et l’extension du Jardin Botanique avec la création du Jardin de la Biodiversité ;
  • la mise en valeur du patrimoine archivistique et littéraire avec « Il museo botanico ».

Le vernissage a eu lieu le 2 juin en présence du professeur Tomas Morosinotto, préfet du Jardin Botanique de Padoue, des élus de Montpellier et de la métropole Montpellier Méditerranée Métropole, de responsables associatifs, des membres de l’Université, du fonds de dotation du Jardin des Plantes, des membres du comité d’orientation du Jardin des Plantes de Montpellier et des administrateurs de notre association. Une vingtaine de bénévoles se sont succédés dans l’Orangerie pour accueillir les 600 personnes qui ont visité l’exposition, visiteurs d’ici et d’ailleurs… d’Italie bien sûr mais aussi de Kazakhstan, Corée, Australie, Nouvelle-Zélande, USA, Brésil, Royaume-Uni …

~ 27 mai 2023 : « Biodiversité et déclin des insectes », exploration du jardin et conférence par Gérard Duvallet

Les insectes sont le groupe d’êtres vivants le plus nombreux en termes de nombre d’espèces et aussi en nombre d’individus. Ils sont présents dans pratiquement tous les milieux, à l’exception du milieu marin, et sont indispensables au bon fonctionnement des écosystèmes. Quelques espèces sont nuisantes à l’agriculture et à la santé humaine et animale. Mais dans leur immense majorité, les insectes rendent à l’humanité des services écosystémiques indispensables : pollinisation, enfouissement des déjections et des cadavres, contrôle des populations nuisantes. Ils représentent aussi une ressource alimentaire importante pour de nombreuses espèces, et sont peut-être dans ce sens nos aliments de demain. Leur déclin important observé actuellement, en lien avec les activités humaines, et notamment l’agriculture intensive, est une source d’inquiétude pour les écologues.

Pour en savoir plus, des lectures (en français) :

– Il faut sauver les insectes ! de D. Richard et P-O. Maquart, Edition OPIE – Delachaux et Niestlé. 2020

– L’adieu aux insectes ? de V. Albouy, D. Richard et P-O. Maquart, Edition Ulmer. 2020

– Terre silencieuse: Empêcher l’extinction des insectes, de Dave Goulson (Auteur) et Ariane Bataille (Traduction), Edition du Rouergue. 2023

– Et le monde devint silencieux: Comment l’agrochimie a détruit les insectes, de Stéphane Foucart, Edition du Seuil. 2019

– Printemps silencieux, de Rachel Carson (Auteur), Al Gore (Préface), Jean-François Gravrand (Traduction), Baptiste Lanaspeze (Traduction), Edition Wildproject. 1962

Et un ouvrage spécialisé en Entomologie médicale et vétérinaire :

– Entomologie médicale et vétérinaire, de G. Duvallet, D. Fontenille et V. Robert (coordinateurs), Edition IRD/Quae. 2017

~ Primavera 19 mars 2023 : « les mystères du labyrinthe », conférence par Andrée Lafon

L’autrice Montpelliéraine et romancière Andrée Lafon a publié plusieurs romans dont le dernier « Le repaire », roman à suspens se passe dans les Cévennes proches vient de paraitre chez l’Harmattan. Son roman « L’appartement » place le labyrinthe au centre de l’intrigue. Ses recherches sur les aspects symboliques et historiques des labyrinthes dans le monde ont nourri cette conférence qui rentre en écho avec le labyrinthe créé par Pierre Richer de Belleval, fondateur du Jardin des Plantes de Montpellier pour la culture de plantes ombrophiles. Nous vous livrons un extrait de la conférence :

« Le labyrinthe n’apparaît plus guère qu’à la page des jeux dans les journaux, alors qu’il a tenu une place importante dans l’histoire de l’humanité. Mais comment savoir ce que les hommes ont voulu signifier avec ce drôle d’objet, s’il s’agit d’un chemin pour se perdre ou pour se trouver ?

Il existe des labyrinthes naturels, qui ont pu servi de modèles. Il y a eu une mode des labyrinthes de jardin, à la vocation ludique ou esthétique. Les autres sont des décorations de surface, parfois immenses (dans les cathédrales) parfois minuscules (sur des monnaies et des gravures).

On peut faire dériver du labyrinthe une danse, celle qu’exécuta Thésée avec ses compagnons après avoir tué le Minotaure ; la corrida, jeu de vie et de mort dans l’enceinte close de l’arène ; de véritables jeux, tels la Marelle et le Jeu de l’Oie, typiques d’une pérégrination empêchée.

Le labyrinthe le plus célèbre est celui du mythe grec, que fit construire par son architecte Dédale le roi de Crète Minos pour y enfermer le Minotaure, monstre né de sa femme Pasiphaé et d’un taureau envoyé par Poséidon. Thésée en délivrera ses victimes, guidé par le fil d’Ariane.

Les diverses images du labyrinthe en font un symbole du chemin de la vie, de son parcours rempli d’embûches et de choix périlleux. Le corps, autant que l’esprit, recèle des zones tortueuses, et le labyrinthe en retraduit les complexités dans ses couloirs et dans son centre.

Les couloirs mettent en évidence trois dangers du chemin de la vie : la difficulté à y voir clair (en traversant des régions ténébreuses avant de déboucher sur la lumière), le caractère répétitif des situations rencontrées (éternel recommencement, vertige de l’infini) et la perte de repère qui en découle.

Le centre représente la fin de l’errance, le face-à-face avec soi-même, la lutte pour vaincre les basses pulsions qui nous habitent, Il est le lieu de notre moi authentique, qui s’ouvre à la spiritualité.

Le labyrinthe peut donc évoquer un simple itinéraire éducatif mais aussi un affrontement aux dangers du monde et de notre esprit, ou même une approche de la Mort. Pour certains une épreuve sans fin, pour d’autres un passage obligé pour mûrir. Bref, un chemin de Sagesse ».

Lire les récits et romans d’Andrée Lafon :

Radioscopie d’un créatif, L’Harmattan, 1997

La fille qui boudait, Encre Bleue Éditeur, 2003

Une mort passagère, Champ Social édition, 2006

L’Appartement, Lucie éditions, 2009

Retour à Rodez, L’Harmattan, 2012

Le Repaire, L’Harmattan, 2022

~ 2022 : le bilan

Le renouveau de l’association a été principalement consacré à différentes tâches administratives. Notre présence lors de différentes manifestations (mois des jardins, journées européennes du patrimoine) nous ont permis de nous faire connaître, notamment auprès d’associations impliquées dans le Jardin. Nous avons organisé des premières visites sur les grands arbres du Jardin. Deux conférences ont été proposées : une première sur le Jardin Botanique par Emmanuel Spicq en novembre 2022, et une seconde en partenariat avec le Café Patrimoine et Architecture sur l’histoire du bâtiment de l’intendance par Thierry Lavabre-Bertrand en décembre 2022. Nous avons aussi contribué à des missions d’accueil lors d’une journée organisée par l’Université (partir en livre). Une convention entre l’association et l’Université a été rédigée et est en négociation, cette étape est indispensable pour cadrer les activités de l’association dans le Jardin